21 Avril 2017

Création de start-up : record pour le CNES en 2017

Record battu. 8 candidats se sont présentés à la 2e session de sélection de start-up (mars 2017) pour intégrer l’ESA BIC Sud France. Cette structure, née du programme de transfert de technologie de l’Agence spatiale européenne, est dédiée à l’accompagnement des start-up qu'Aerospace Valley (mandataire), le CNES et 7 autres partenaires déploient en France. Un record auquel le CNES, par ses experts et son soutien, a apporté une large contribution et qui témoigne de sa volonté de tout mettre en œuvre pour valoriser l’espace et créer des emplois.

Créé en 2013, l’ESA BIC (Business Incubator Center) Sud France comptait depuis 2014 une dizaine de demandes de start-up par an. Au rythme de 4 sessions par an, l’année 2017 devrait porter ce chiffre à une quinzaine de start-up, de quoi tutoyer l’ESA BIC de Bavière, champion depuis des années. 

ESA BIC Sud France : le principe

Pour candidater à l’incubateur de l’ESA, une entreprise doit avoir moins de 5 ans. Elle doit utiliser une technologie, un logiciel ou des données issus du  spatial pour créer un service ou une application  vers le non spatial ou le New Space. Les candidats doivent aussi disposer d'un business plan de qualité et être en relation avec un incubateur référent choisi parmi les 6 incubateurs partenaires (Bordeaux, Biarritz, Cannes, Montpellier, Toulouse (2 incubateurs)). 

« Fortes de ce pedigree, les entreprises candidates profitent d’un fort soutien au développement pendant 2 ans au sein de l’ESA BIC Sud France. Au-delà des services classiques offerts par un incubateur, ces start-up bénéficient d’une subvention de 50 K€, d’un prêt à un taux bonifié, de 80 heures de support du CNES et d’un réseau dynamique. En rentrant dans le dispositif ESA BIC Sud France, le porteur de projet choisit un incubateur référent qui l'accompagnera tout au long de ces 2 années » explique Didier Lapierre, responsable valorisation et transfert de technologie du CNES.  

Les viviers de start-up du CNES

Les brevets

Source d’innovation et de création d’entreprise, un portefeuille de plusieurs centaines de brevets et de plusieurs dizaines de logiciels est mis à disposition des entrepreneurs sur le site du CNES .Une sélection de technologies valorisables, classées en fonction de domaines d'expertises est proposée en ligne. Aux plus ingénieux, aux plus inventifs, aux plus audacieux de créer un produit ou un service utilisant l’un de ces brevets ou logiciels. 

ActInSpace

Depuis 3 ans, une nouvelle source de création de start-up s’est imposée dans le paysage de l’innovation. « Depuis 2014, le concours de création d’entreprises ActInSpace fournit tous les 2 ans son contingent de projets de start-up. La première édition du hackathon, en 2014, a donné naissance à quatre start-up. L’édition 2016, a déjà suscité 13 projets et au final, une vingtaine sont attendus. Pour 2018, nous espérons la création d’une cinquantaine de start-up » se réjouit Didier Lapierre, organisateur de ce concours.


L’essaimage « made in CNES »

Enfin, 3e source, l’essaimage à partir de l’entreprise. Dans son règlement du personnel, le CNES prévoit des dispositions en faveur des salariés souhaitant créer une start-up. « Cette possibilité d’essaimage connaît un succès croissant depuis un an. On est passé d’une demande tous les 2 ans à 4 demandes en un an » observe Fabien Sitruk, référent CNES sur l’essaimage.

Le comité d’essaimage accorde son soutien à un projet sur la base de données concrètes (objet de la start-up, organisation, marché, concurrence, business model, éléments financiers…). Dans le cas où la start-up créée valorise, notamment à partir d’un brevet CNES, des technologies spatiales ou l’usage du spatial, le porteur du projet peut bénéficier d’un soutien renforcé : congé rémunéré renouvelable tous les 6 mois et pouvant aller jusqu’à 18 mois, prêt remboursable et accès à l’expertise du CNES. Il devra passer par un incubateur régional pour candidater ensuite à l’ESA BIC s’il le souhaite.

Plusieurs ingénieurs du CNES ont ainsi bénéficié de ce dispositif. C’est le cas notamment de Jérôme Legenne, fondateur de Proessa Sport. A partir d’un brevet du CNES, cette start-up, proposera des applications sur mobile utilisant notamment la géolocalisation, dans le domaine du cyclotourisme. C'est aussi le cas de Jérôme Gasperi, fondateur de SnapPlanet, une start-up qui propose au grand public un écosystème d'échanges autour des données d'observation de la Terre. De son côté, Nicolas Capet a créé Anywaves, une start-up qui développera des produits hautes fréquences pour le marché des smallsats et d’autres secteurs.

A l’issue des 18 mois, le salarié porteur de la start-up pourra décider de réintégrer le CNES ou de poursuivre (sans soutien du CNES) pendant une période de 5 ans maximum.

La hausse des candidats à la création d’entreprises doit cependant être tempérée par la relative fragilité des start-up.

 La moyenne nationale de survie à 5 ans est d’environ 50%, ce chiffre atteint 70% dans les NTIC et plus de 85% dans les ESA BIC. L’échec, surtout lors d’une première tentative, doit être davantage toléré en France.  L’attitude des Américains face à une déception est plus indulgente, d’où un plus grand dynamisme en matière de création d’entreprises aux Etats-Unis. 

estime Didier Lapierre.

Une bonne nouvelle fait frémir le monde de l’incubation français : la moitié nord de la France devrait bénéficier d’ici peu de la création de l’ESA BIC Nord France qui rayonnera sur la Bretagne, la Normandie, les Hauts de France, l’Ile-de-France et le Grand-Est.

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L’ESA BIC Sud France et les ESA BIC en Europe

L'ESA BIC Sud France, créé en 2013, couvre la région Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon et PACA Est. L’incubateur d'entreprises favorise la création d'entreprises fondées sur le transfert de technologies issues du domaine spatial vers d'autres domaines et depuis peu vers le New Space. Depuis sa création, l’ESA BIC Sud France a déjà accueilli 33 entreprises. 

Les ESA BIC sont nés d'une initiative de l'Agence spatiale européenne (ESA) pour faciliter la création d'entreprise autour du spatial en Europe. Aujourd'hui, 16 ESA BIC sont en activité et 3 sur le point de se lancer (2 en Allemagne, 2 en Belgique, 1 en Italie, 1 au Royaume-Uni,  1 aux Pays-Bas, 2 en Espagne, 1 au Portugal,  1 en France, 1 en République Tchèque, 1 en Suède,  1 en Suisse, 1 en Autriche, 1 en Irlande).

 

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Xavier Joussaume, fondateur de Flyops Crédits : Flyops

Success Story / Flyops

Xavier Joussaume créé Flyops dans le cadre de l’ESA BIC Sud France.

Un bac B (économique) en poche, Xavier Joussaume se forme au pilotage d’avion grâce à l’armée. Doué d’une ténacité à toute épreuve, le créateur d’entreprise aime les sports collectifs. Le football, le rugby mais aussi la pêche sportive. « Le succès appartient à tous. Je ne crois pas trop à l’individualité » confie-t-il. Savoir être en société, se remettre en question, aimer le travail d’équipe, sont quelques-uns des  critères - en dehors des compétences techniques - qu’il appliqua récemment pour les recrutements de Flyops. "Ne jamais lâcher, aller de l’avant, faire preuve d’optimisme"» sont les clés du succès de ce créateur de start-up.

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